Comme mentionné ci-dessous, les voyages forment la
jeunesse !
Même quand on s'appelle Gérard Vieux et que l'on est encore
élève-pilote. C'est la troisième fois que j'avais l'occasion de
partir en sortie week-end avec le club. Après deux voyages en
Corse, avant le confinement, c'était cette fois au nord que l'on
naviguait pour ce très beau week-end à Friedrichshafen.
Notre ami a très bien décrit le plaisir que nous avons tous eu à
y participer. Je voulais seulement dire à quel point les élèves-
pilotes ont toute leur place dans ces voyages.
Au delà de l'aspect technique qui nous permet d'étendre notre
compétence et notre vécu (navigation, cartes VAC, différents
terrains de jeu), c'est l'occasion idéale de vivre sans attendre
(le PPL) une "vraie vie" de pilote avec tous les plaisirs qui nous
attendent.
Alors, élèves-pilotes, n'attendez pas.
Nous, on vous attend.
Gérard Vieux
Élodie Salé, notre instructeure, aime bien les voyages qui forment la jeunesse mais aussi des élèves ou
des brevetés. Merci à elle de nous avoir proposé l’Aéro-Messe de Friedrichshafen.
Jeudi 28 avril 2022. Deux avions Robin pour six personnes. Avec F-GTPT, Élodie, Gérard et Pierre et
dans F-HGPC, Jean-François accompagne Gilles et Julien. En comparaison, le DR400-180CV a ses
chevaux au sol mais pas en l’air car il manque 20 km au badin par rapport aux performances éditées dans
le manuel de vol. Pourtant, nous avions bien polishé la bête.
La météo nous est favorable avec une tempête de ciel bleu. Décollage du Versoud avec les pleins jusqu’à
Besançon La Vèze où nous arrivons à midi pour manger notre sandwich. La piste de Besançon est
grande mais l’activité semble faible à part les deux Rallye jaune canari qui assurent l’école.
Sur le tarmac, un monstre, “un Antonov AN2”, nous dit le gars charmant qui s’occupe de l’information et
de nous prélever une taxe d’atterrissage très raisonnable de 10€. Gérard me laisse les commandes pour
le second tronçon de notre itinéraire en traversée de la Suisse. Élodie me fait la radio en anglais avec
Bâle puis Zurich et joue de la tablette pour me remettre dans le droit chemin. Pas conciliant le contrôleur
suisse, pas question de nous laisser pénétrer dans les espaces B ou C. Alors contournement de leur zone
en dessous de 3000 pieds. Mais ne nous plaignons pas, le paysage est beau, avec les Alpes suisses
encore enneigées en arrière-plan.
Nous arrivons sur le lac de Constance, mais péripétie, le terrain est momentanément fermé. Déroutement
vers un terrain en herbe pour planeurs qui se nomme Radolfzell-Stahringen, EDSR pour les intimes. La
bande gazonnée se découvre au dernier moment et la finale doit éviter le village dans l’axe de piste avec
une colline bien gênante en vent arrière. Le terrain est vide de planeurs car le treuil de remorquage du club
est en révision. Seul un vélivole suisse venu se vacher côté allemand s’active à charger sa machine dans la
remorque. Un hélicoptère de la Bundespolizei fait le beau.
Nous voici en pleine campagne, mais
pas perdus pour autant, car le restaurant du terrain a de la bière.
D’autres appareils viennent successivement se poser sur la piste
et s’alignent en ringuette.
Élodie appelle ses potes de Granville, eux carrément atterris dans un trou aéronautique sans âme qui vive.
Ils rassemblent sur Radolfzell aussi et nous voilà neuf franzoses en déshérence. Après tergiversations, nous
partons à pied rejoindre la gare de Stahringen d’où une micheline nous mène en deux arrêts à Radolfzell
même, changement de train qui nous débarque au centre-ville de Konstanz tout prêt de l’hôtel Augustiner-
Tor. Le plus astreignant dans l’affaire aura été de faire cracher un par un à l’automate les neufs tickets à
4€10.
Soyons ravis d’être
écolo avec Jean-
François…
Les aventures donnent faim et sur les conseils de la réceptionniste nous irons manger au Constanzer
Wirtshaus. Cette gentille avait essayé de réserver, mais sans résultat. “Si personne ne décroche, sans
doute sont-ils déjà complets”, me dit-elle. Qui ne tente rien n’a rien, mais arrivés devant l’auberge nous
trouvons une queue et un panneau informant que sans réservation, pas d’espoir. Nous voilà mal partis
pour remplir nos ventres vides. Je tente le coup de bluff avec la fille de l’accueil : “L’hôtel Augustiner Tor a
dû vous réserver une table pour neuf, si, si, mais je ne peux pas vous dire à quel nom, peut être au nom
de Bernard.” N.B. en France ce coup-là marche souvent car porter le premier nom de France vous
permet de trouver facilement un homonyme, qui lui a bel et bien réservé, mais en Allemagne il faudrait
essayer avec Schmidt. “Ha, vous ne trouvez pas sur votre cahier de réservation mais je vous assure
qu’elle vous a téléphoné…” et je n’ai pas menti. Bien embêtée, elle finit par nous allouer une grande table
au fond. On se serre un peu, la soirée est fraîche et avec le repas roboratif, tout finit bien. La maison
manque de Swäbischer Schweinhaxe, mais le cochon n’a pas que des jarrets et le reste se mange en
roulade ou rôti. Les estomacs affamés en redemandent et les desserts seront Kaiser quelque chose et
rêves de chocolat. La consommation sans modération sera secourue le lendemain par des Maalox
d’apothicaires. Il me reste néanmoins un mystère à résoudre : comment peut-on faire une soupe de
poches de taupes ? Maultaschensuppe. La traduction édulcorée pour Français est bouillon de bœuf.
Vendredi matin, après le petit déjeuner omelette-bacon-saucisse, les courageux prennent le ferry de 8
heures pour Friedrichshafen. Une vraie croisière de 50 minutes sur le lac Bodensee avec en toile de fond
les montagnes côté suisse.