Visite à la Sécurité Civile
La machine
Amphi cabine Regardez les images avant de visionner la vidéo, Renaud est très pédagogue mais ça va vite. Pour faire simple, un avion est fait pour planer, il est essentiellement stable dans ses trajectoires. L'hélico, non. Le pilote joue sans cesse avec les trois commandes pour gérer l’instabilité de la machine. C’est plus compliqué. Le collectif À main gauche. C'est d'abord une manette des gaz. On tourne la poignée une fois pour toutes pour le ralenti vol, et la régulation de la puissance se fait automatiquement en fonction de la demande quand on monte ou descend le levier pour modifier collectivement l'angle d'incidence de toutes les pales en même temps, et la machine monte ou descend à plat. Le cyclique À main droite. En poussant le manche vers l'avant par exemple, on augmente de façon cyclique l'incidence d'une seule pale au moment où elle passe à un point précis sur le disque du rotor. C’est elle qui va tirer le rotor dans cette direction, et la cellule suit (heureusement). À droite, à gauche, en avant, en arrière. Mais quelle que soit la direction prise, l'augmentation d'incidence de la pale directrice crée une traînée, qu'il faut compenser en mettant plus de puissance…
Les palonniers Le rotor tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Donc si on la laisse faire, la cellule part dans l'autre sens, vers la droite. D'où le rotor anti-rotation. Bien que familiers du pilote d'avion, les palonniers ont ici un tout autre fonctionnement. Ils modifient l'angle d'attaque des pales du rotor arrière. Faible incidence, on laisse la cellule partir à droite. Forte incidence, on force la cellule à partir à gauche. Mais attention ! Si on veut monter par exemple, on augmente la puissance sur le collectif, donc on génère un effet de couple plus important, qu'il faut contrer aux palonniers. Et ainsi de suite…!
L'EC145 d’Airbus Bi-turbine, 1500cv, 1800kg à vide, charge utile 1800kg, vitesse 250km/h. Mission typique : 2 membres d'équipage, 3 personnel médical + matériel médical dont civières, ou alors 8 personnes. Carburant, 700kg.
En clair, chacune des commandes utilisées tend à déstabiliser la trajectoire, qu'il faut sans cesse corriger de manière infime. C'est ce qui fait dire que piloter un hélico est aussi difficile que de maintenir en équilibre, d'une seule main, une bille au milieu d'une assiette. Essayez. Maintenant vous pouvez suivre l'amphi cabine de Renaud, qui va vous dire quelque part que faire un renversement propre en Cap 10 c'est bien plus compliqué. Mais on n'est pas obligé de le croire…