Un nombre croissant de skieurs éprouvent le besoin de sortir de l’environnement très contraint des stations pour se libérer en randonnée et en hors piste. En face, un nombre croissant de pilotes s’élèvent à un niveau suffisant pour effectuer des atterrissages sur neige en haute montagne. Nous sommes donc, inévitablement, sur des trajectoires de collision… Mais l’ambiance écologiste ne nous est pas favorable. Nous, pilotes de montagne, devons d’abord faire preuve de courtoisie. Quand quatre ou cinq Mousquetaires tournent sur un glacier, pour trois ou quatre atterrissages par membre d’équipage, nos bruits de moteur, à fond au décollage ou même à mi-puissance en reconnaissance, rebondissent sur les parois des vallées et doivent prodigieusement agacer les courageux qui arrivent sur le glacier après des heures de montée à la frontale…
Rappel de notre article sur la cohabitation en montagne :
Nous en parlions dans notre précédente Newsletter. Il s’agit de l’expérimentation et de la mise au point d’un moteur hybride sur Mousquetaire, avec chargement des batteries à bord sous moteur à combustion, puis passage au moteur électrique en vol. Un pilote de Mousquetaire arrivant par exemple sur le secteur du Saint Sorlin, constatant que des randonneurs sont en train de monter, pourrait ainsi immédiatement passer du thermique à l’électrique pour une approche moins intrusive, moins sonore, au seul bruit généré par les pales de l’hélice, et bien sûr moins polluante. Il en serait de même en plaine, à proximité des aérodromes, ce qui limiterait considérablement les conflits avec les riverains.
À l’ACD, l’un des plus importants clubs de France sur l’aviation de montagne avec trois Mousses et un D113, nous sommes naturellement partie prenante dans cette démarche, où nous avons investi 1000€. Nous y croyons. Et pour les vols de formation, essentiellement en tour de piste, le tout électrique nous intéresse également, voir ci-dessous… Bernard Moro
C'est dire que la réflexion environnementale, la veille technologique et l'avancée pragmatique que représente l’initiative des Ailes Sud Ouest nous parle… La courtoisie sera toujours de mise, mais il est évident que le Projet Gypaète nous rendra plus acceptables pour la communauté des gens de montagne, et nous permettra d'envisager un vivre-ensemble dans de meilleures conditions…
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Je viens d’apprendre que l’Aéroclub de France, la plus vénérable institution de notre communauté nationale aéronautique, a décidé de décerner le diplôme de l’innovation 2022 au projet Gypaète Comme vous le savez, il s’agit de mettre au point un Mousquetaire Jodel D 140 hybride thermique- électrique afin de permettre à l’aviation légère de montagne, aujourd’hui menacée de toutes parts comme d’autres sports d’hiver et d’été, d’offrir une alternative propre et silencieuse à cette discipline aéronautique des sommets, à tous les sens du mot. Cette reconnaissance importante, en présence de nombreuses personnalités et de la presse, aura lieu le lundi 28 novembre prochain à 18h au siège de l’Aéroclub de France, 6 rue Galilée 75116 à Paris. Merci à tous ceux qui ont contribué au projet jusqu’ici ... et gardons le rythme pour la suite : faire voler une maquette de Gypaète l'an prochain ! Les détails ici : https://www.ailessudouest.org/gypaete/
Lettre de David Gallezot, des Ailes du Sud Ouest, à l’ACD :