L'altisurface de L'Escoulin (LF2624)

On raconte que l'altisurface de L'Escoulin aurait été créé pour permettre aux Alliés de soutenir les forces de la Résistance française (FFI) dans le massif du Vercors pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le massif du Vercors est un plateau de forme à peu près triangulaire avec une longueur maximale nord-sud de 60 km et une largeur maximale de 40 km. Seules quelques routes gravissent les pentes abruptes jusqu'au massif et la population vit dans quelques petits villages. Les roches calcaires poreuses et le terrain karstique donnent naissance à un vaste système de grottes et de cavernes. Le maquis utilisait le plateau comme refuge.

À partir de 1942, le Service du Travail Obligatoire (STO) a entraîné la déportation de centaines de milliers de jeunes Français vers l’Allemagne nazie pour travailler comme travail forcé pour l’effort de guerre allemand. Pour éviter le STO, des dizaines de milliers d'hommes ont fui dans les montagnes et les forêts de France et ont rejoint les maquis, les résistants ruraux luttant contre l'occupation allemande. Les Alliés soutiennent le maquis en parachutant des armes et en fournissant des équipes de conseillers et d'entraîneurs. Le massif du Vercors est devenu une base importante pour de telles opérations.

En août 1943, Francis Cammaerts, nom de code Roger, agent de l'organisation britannique Special Operations Executive (SOE), se rend dans le Vercors et rencontre le soldat français Eugène Chavant. Cammaerts organisa le premier largage aérien d'armes et de fournitures par le SOE dans le maquis du Vercors le 13 novembre 1943. Le 6 janvier 1944, une mission « Union » de trois hommes, dont l'US Marine Peter Ortiz de l'Office américain des services stratégiques (OSS), le colonel Pierre Fourcaud, des services secrets français et Harry Thackthwaite du SOE, est venue pour évaluer les capacités de la Résistance dans la région alpine de France. Avec Cammaerts, ils organisèrent, formèrent et armèrent le maquis du Vercors pour les préparer à un rôle important de soutien à l'invasion alliée du sud de la France. En juin 1944, la force du maquis comptait environ 4 000 soldats et déclara la République Libre du Vercors. L’altisurface de l’Escoulin aurait servi de site d’atterrissage aux avions britanniques Lysander assurant le transport des hommes et du matériel pour le soutien allié à cette force.

Le 8 juin 1944, Marcel Descour, chef régional de la Résistance française, charge François Huet, le nouveau commandant du maquis du Vercors, de se mobiliser. Huet objecte qu'il n'a ni les hommes ni les armes pour défendre le Vercors, mais Descour lui assure que les Alliés enverront des renforts. La réponse allemande fut d'organiser l'une de leurs plus grandes opérations militaires anti-résistance en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Les pertes parmi les maquis au cours de la bataille ont été lourdes avec des estimations de 659 maquisards et 201 civils tués.

- J. L. Crowley

Cf : https://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Vercors